
La danse des larmes et des rêves
Patrick Riviere et Chat GPT
Éloïse, comme un automate matinal, arrivait au gymnase avant l'aube. Les néons froids inondaient
les appareils d'une lumière artificielle, aussi réconfortante qu'une morgue. Elle se dirigea vers la
poutre, son autel personnel, son évasion. Mais ce matin-là, quelque chose clochait.
Elle grimpa sur la poutre, le cœur tambourinant, refusant de céder à l'angoisse. Elle s’élança
concentrée et précise, sous le regard de son entraîneur . Ses mouvements étaient des coups de pinceau , chaque figure une œuvre d'art. Puis ce fut le drame....
A la réception d'un salto arrière, son pied glissa sur une surface traîtreusement lisse. La chute fut
violente, son corps se tordit comme un pantin désarticulé. Son cri déchirant résonna contre les murs
du gymnase, écho sinistre de sa douleur.
À terre, la douleur irradiait sa colonne vertébrale, mais plus encore, une rage sourde la consumait.
Tandis que les entraîneurs se précipitaient, elle aperçut une fine couche d'huile scintiller sur la
poutre. Cloé, sa rivale, observait la scène de loin, un sourire venimeux au coin des lèvres. La
trahison suintait de ses yeux narquois.
L’hôpital devint sa nouvelle prison. Les jours s'étiraient en une succession morne de tests, de
traitements et de rééducation. Chaque mouvement une torture. Les médecins, perplexes, parlaient
de mois, d'années même, de rééducation. Éloïse n'écoutait plus. Son esprit errait dans le passé,
ressassant ses exploits et sa haine pour Cloé.
Les nuits étaient son seul refuge. Dans ses rêves, elle retrouvait sa liberté perdue. Elle volait,
bondissait, réécrivant les lois de la physique. L’air semblait la porter, la caresser comme une mère
aimante. Ces rêves étaient si réels qu'elle se réveillait en larmes, les bras tendus vers un horizon
inaccessible.
Mais ces songes nourrissaient son esprit et, contre toute attente, renforçaient son corps.
Au réveil, chaque matin, elle se sentait plus forte, plus déterminée à défier les pronostics des médecins.
Alors elle décida de maîtriser ses rêves pour en tirer un maximum de bénéfices. Internet regorgeait
de tutoriels sur le rêve lucide. Éloïse devint une championne de ce sport onirique, rêvant de le voir
un jour devenir une discipline des jeux Olympiques.
Une nuit Éloïse se retrouva au sommet d'une montagne de cristal, la vue imprenable sur un ciel étoilé. Elle tendit les bras, et les étoiles semblèrent descendre vers elle, formant une voie lactée qu'elle pouvait toucher. Elle dansait parmi les constellations, imaginait chaque étoile comme une barre d’appui, chaque nuage comme une plate forme. Se propulsant sur la stratosphère, elle croisa Thomas Pesquet qui lui fit un coucou depuis la station orbitale, un cœur formé avec ses mains. L'excitation d'Éloïse montait en flèche, elle renaissait en miss univers de l'athlétisme.
Une autre nuit, un rêve différent vint la hanter. Sur la poutre, elle exécutait une figure parfaite, mais
Cloé apparut, ricanante. La colère d'Éloïse se mua en désir de vengeance. Dans son rêve, elle fit
chuter Cloé, et se réveilla en sueur, le cœur battant, partagée entre satisfaction et culpabilité.
Deux jours plus tard, Éloïse était allongée dans son lit d’hôpital, les yeux rivés au plafond,
lorsqu’un bruit de roulettes grinçantes rompit le silence stérile de la chambre. Un infirmier entra,
poussant un brancard.
L'infirmier s'arrêta à côté de son lit, ajustant la position du brancard avec précaution. Éloïse
détourna le regard, feignant l'indifférence, mais son esprit était en ébullition. Puis, d'un coin de l'œil,
elle aperçut une silhouette familière. C'était Cloé sa rivale, engoncée dans une minerve et le corps
plâtré.
Le choc fut tel qu’Éloïse en eut le souffle coupé. Une vague d’émotions contradictoires la
submergea : incrédulité, culpabilité, colère, curiosité. Comment était-ce possible ? Les pensées
tourbillonnaient dans son esprit comme un ouragan. Avait-elle, même inconsciemment, provoqué
cet accident ? Était-ce une juste revanche ou une punition divine ?
Cloé, immobile dans son lit d’hôpital, était pour Éloïse une présence dérangeante. Éloïse évitait son
regard, l'observant du coin de l'œil. Le silence pesant devenait insupportable. Un matin, Éloïse brisa
la glace avec une remarque ironique sur la nourriture de l'hôpital.
- "Ils devraient engager un chef étoilé ici, tu ne trouves pas ?" lança-t-elle, sourire en coin.
Cloé hocha faiblement la tête, ses yeux brillants de reconnaissance. Encouragée, Éloïse continua.
- "La dernière soupe qu'ils nous ont servie, c'était un crime contre l'humanité. Même mon chien
l'aurait refusée."
Cloé étouffa un rire, un son étranglé mais chargé d'émotion. Les plaisanteries devinrent plus
fréquentes. Elles échangeaient anecdotes et moments embarrassants.
Une nuit, alors qu'Éloïse s'apprêtait à dormir, elle entendit un faible murmure. Cloé tentait de parler.
- "Merci..." parvint-elle à articuler.
Ce simple mot était une lame et une étincelle. Les barrières de la haine tombèrent, remplacées par
une compassion inattendue.
Éloïse prit la main de Cloé, elle décida de lui enseigner l'art des rêves lucides.
Lors de son premier rêve.Cloé se retrouva dans une vaste prairie elle se sentait légère, éthérée, elle
suivait une Éloïse-fée qui lui montrait comment courir, sauter, et voler.
Cloé se réveillait chaque matin avec une nouvelle énergie. Les médecins, ébahis, parlaient de
progrès miraculeux.
- "Je crois que ces rêves sont magiques," dit Cloé un jour.
- "Peut-être que nous sommes des magiciennes," répondit Éloïse en riant.
Elles continuèrent leurs séances oniriques, explorant des paysages fantastiques, découvrant de
nouvelles capacités. Cloé retrouvait sa mobilité, sa parole, sa confiance. Les rêves devinrent des
terrains d'entraînement aussi cruciaux que la réalité.
À l’hôpital, leurs progrès étaient surprenants. Les semaines passèrent, et à mesure qu’elles
retrouvaient leurs forces, une idée germa entre elles. Elles décidèrent de créer un spectacle
ensemble. Leur complicité nouvelle et leur détermination les poussèrent à utiliser la technique des
rêves lucides pour imaginer une chorégraphie révolutionnaire.
Un an plus tard, elles étaient prêtes à montrer au monde leur accomplissement. Leur duo, un chef-
d'œuvre de grâce et de précision, dépassait la simple gymnastique. C’était un pacte de leur amitié,
de leur résilience, de leur capacité à transcender les obstacles.
Lorsqu'elles montèrent sur la poutre, le public retint son souffle. Chaque mouvement, chaque saut,
chaque figure était exécuté avec une perfection surnaturelle.
Le monde entier regardait, ébahi le spectacle diffusé sur toutes les chaînes. À la fin de leur
performance, une ovation éclatante remplit le gymnase. Éloïse et Cloé, les larmes aux yeux, se
tenaient la main. Elles avaient conquis le monde non seulement par leur talent, mais par la
puissance de leur histoire.
Ensemble, elles avaient transformé la haine en amitié, la douleur en force et les rêves en réalité.